Burkina Faso: J-1: Retour à la présidence à vie?

29 octobre 2014

Burkina Faso: J-1: Retour à la présidence à vie?

J-1, ça y est ! « Démos » – « Cratos » mis à mal : le verrou de l’article 37 de la Constitution du pays des hommes intègres, va sauter dans quelques heures. Devant un peuple, le véritable souverain primaire, hostile à la modification.

24ans après le sommet France-Afrique de la Baule, l’agenda caché du président Blaise Compaoré est révélé au grand jour. Après avoir tourné le peuple en bourrique. En foulant au pied la vision fraternelle, responsable du président François Mitterrand : « Vraiment, je fais appel à votre raison, et je pense que nous nous connaissons assez pour savoir que rien ne sera fait entre nous en dehors du respect et de la considération que nous nous devons. S’il y a contestation dans tel Etat particulier, eh bien ! que les dirigeants de ces pays en débattent avec leurs citoyens. Lorsque je dis démocratie, Lorsque je trace un chemin, Lorsque je dis que c’est la seule façon de parvenir à un état d’équilibre au moment ou apparait la nécessité d’une plus grande liberté, j’ai naturellement un schéma tout prêt : système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de la presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure : voilà le schéma dont nous disposons ». Cet extrait du discours historique était sans doute mal perçu par certains Chefs d’Etat. Comme si c’était maintenant, cela a abouti à un pseudo multipartisme avec la résurgence de vieux réflexes ; à un simulacre de démocratie. Celle-ci s’emploie à réduire les principes fondamentaux en simples slogans. Entre temps, les grandes intelligences plaident pour une démocratie à l’africaine, qui s’appuierait sur les réalités africaines. Quelles réalités ? Celles de l’impunité, du tripotage de toute élection, avec des vainqueurs connus à l’avance ; de la lutte contre la pauvreté, du développement et de l’émergence réduites à l’échelle de la famille biologique ; à la famille politique ; aux courtisans et apparentés…Bref ! Celles qui font allégeances à toute option prise par le pouvoir.

Le 30 octobre 2041, soit 15 jours après la commémoration du 27ème anniversaire de Thomas Sankara, et nonobstant l’opposition du peuple burkinabè, le président Blaise Compaoré, en ‘’Ubuntu’’ (ce nom qui résume ce que l’on avait de meilleur) : prédécesseur de Thomas Sankara, médiateur itinérant ; sosie de Nelson Mandela ; grand ami de la France démocrate et des présidents français en exercice est plus que jamais déterminé à sacrifier cette auréole au profit de son maintien au pouvoir : « Nous avons notre histoire du Burkina Faso […] Il n’y a pas d’institutions fortes s’il n y a pas bien sûr d’hommes forts ». Blaise Compaoré, homme fort d’Afrique et d’ailleurs, trace déjà la voie de la présidence à vie, sur le continent.

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